jeudi 15 décembre 2011

La technologie rend-elle plus heureux ?

 
La technologie est l’élaboration et le perfectionnement des méthodes en vue d’assurer le fonctionnement des mécanismes de la production, de la consommation, de l’information, de la communication, des loisirs, de la construction et de la destruction, ainsi que des activités de la recherche artistique et scientifique.

La technologie est apparue avec le progrès. Celui-ci a émergé avec les philosophes des lumières au 18ème siècle. Auguste Comte, éminent professeur de mathématiques, est le fondateur du positivisme. Sa pensée affirme que le progrès ne peut qu’améliorer les conditions de vie et ainsi améliorer le bonheur des individus.

Aujourd’hui; nous pouvons constater une aisance matérielle accrue grâce aux progrès réalisés dans les domaines techniques et scientifiques. Les individus mènent une vie plus confortable dans laquelle ils sont moins dépendants des besoins primaires comme l’hygiène et l’alimentation. Cela a permis de diminuer les préoccupations liées à la survie, à la souffrance et à la maladie.
Les technologies de l’information et de la communication (TIC) ont largement contribué au bonheur des individus en rapprochant les hommes et les femmes pour prendre conscience de l’appartenance à un même monde, à une même humanité. Cela permet une réelle solidarité notamment entre générations. Des grands-parents qui se mettent à la technologie se rapprochent facilement de leurs enfants et petits-enfants pour qui la technologie est omniprésente. Une curiosité accessible à l’échelle planétaire est désormais possible grâce au développement des médias.

La technologie permet d’être heureux lorsque celle-ci permet de vivre pleinement l’instant présent. La technologie est un outil. C’est l’utilisation qu’on en fait, la mise en relation grâce à la technologie qui nous apporte le bonheur. La technologie aide à atteindre cette notion de bonheur lorsqu’elle n’est pas imposée et que l’individu reste libre, lorsque nous savons nous l’approprier en fonction de notre vision du bonheur.

D’autre part, la technologie a aidé à développer des modèles économiques avancés dans de nombreuses sociétés, incluant l'économie mondiale actuelle, et a permis l'apparition des loisirs.

Nous pourrions en déduire que la technologie permet aux individus d’accéder à ce sentiment d’être heureux mais qu’en est-il des aspects négatifs de toutes ces avancées techniques ?

Dans les années 1900, les premières conséquences négatives de la technologie apparaissent avec les guerres mondiales et industrielles. On ne va plus utiliser le progrès à des fins pacifiques. On parle de “techno-catastrophisme” puisqu’à travers l’histoire, le développement des armes est passé du bâton à  l’arme blanche puis à l’arme nucléaire. La technologie n’est alors plus vue comme un pilier au bonheur mais comme plutôt comme la possibilité de détruire l’humanité.

Sont alors apparus des mouvements d’opposition comme le mouvement de LUDDE qui s’oppose à la mécanisation supprimant des emplois.

D’autre part, la technologie n’affecte pas que les sociétés, elle affecte également les écosystèmes. Beaucoup de processus technologiques produisent des effets indésirables, comme la pollution, l'épuisement des ressources naturelles, au détriment de la Terre et de l'environnement.

A notre époque, avec l’utilisation massive des TIC nous n’utilisons plus de la même façon les anciens biais de communication comme le courrier. Nous sommes dépendants de la technologie. Nous avons réorganisé toute notre pensée, nos méthodes de travail et de communication autour de la technologie. Lorsque celle-ci ne fonctionne plus, nous sommes comme figés le temps de sa restauration.

La technologie en tant que telle n’est pas le bonheur. Il est important de fixer des normes et limites dans l’utilisation de celle-ci qui donne des illusions aux individus sur ce qu’est le réel bonheur. La technologie apporte des satisfactions limitées en réponse à des besoins qui n’existeraient pas si la technologie elle-même n’existait pas.

Au delà même de cette dépendance technologique, il y a une dépendance sociale. Les individus qui voudraient se passer de toutes ces nouvelles technologies ou de certaines que nous pourrions qualifier de superflues ne le peuvent pas. En effet, s’ils le faisaient, ils s’en trouveraient marginalisés. Cette marginalisation de l’individu par la société n’est pas intentionnelle, simplement la société ne va pas se priver d’utiliser des outils performants, innovants pour ne pas mettre à l’écart ceux qui ne souhaitent pas s’en servir.

Pour appuyer ce point de vue nous pouvons faire un parallèle entre le monde occidental et les sociétés primitives.

Le confort matériel, l’accès aux nouvelles technologies, la mondialisation, la ville... ces éléments sont-ils indispensables à notre bonheur ? Peut-on parler de “bonheur occidental” en comparaison à celui des individus vivant dans des sociétés plus primitives ?

Si l’on prend l’exemple des guerriers de Papouasie qui répondent à leurs besoins grâce à la chasse et à la pêche, qui n’ont pas besoin de faire leurs courses aux supermarchés, qui ne sont pas la cible des publicitaires, qui fabriquent leurs propres vêtements... Sont-ils pour autant moins heureux que nous autres Occidentaux ?
Nous pouvons tout simplement en déduire que le bonheur dépend en fait des aspirations de chacun. Le rejet de la société existe bel et bien chez certains individus, Occidentaux ou non, pour qui “pour être heureux, vivons cachés”.



Le syndrome du Titanic:
Ce film illustre le point de vue développé plus haut. Le progrès a modifié le monde. L'aspect technologique n'est pas forcément synonyme de bonheur. Il renforce les écarts entre les sociétés.

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