jeudi 15 décembre 2011

L’éducation, une notion vague pourtant ancrée dans notre quotidien

Système de valeurs, apprentissage académique, aide à la recherche de son appartenance sociale, formation comportementale, développement de capacités physiques ou psychiques, autant de rôles que l’on pourrait attribuer à l’éducation. Car le terme regroupe une multitude d’apprentissages qui fondent l’identité de chaque individu. Quelle définition pourrions-nous lui donner ? Que retrouve t-on exactement à l’intérieur ? Et quels sont les acteurs qui nous éduquent au quotidien ? Prenons l’exemple d’Aude, 30 ans…

Aude trouve un portefeuille dans la rue. Elle et son amie se regardent, et Aude prend la décision de le ramener au commissariat. Elle mentionne à son amie : « Je suis quelqu’un d’honnête, je ne volerai pas ». Une phrase banale qui témoigne pourtant de la part de celui qui l’émet une véritable intégration d’un système de valeurs, dont l’honnêteté. Des valeurs qui ont été transmises à Aude par une multitude d’acteurs, dont ses parents, qui lui ont inculqué dès l’enfance un système de pensées, de convictions morales dont elle sera imprégnée tout au long de sa vie. Et ils ne sont pas les seuls acteurs de cette transmission. On observe aussi que tout au long de sa vie, Aude sera confrontée à des idéologies, auxquelles elle adhèrera ou non : les marques et les valeurs qu’elles transmettent, les amis avec lesquels elle discute, les sites internet sur lesquelles elle se rend, les professeurs qui l’ont enseigné, la religion à laquelle elle croit, et bien d’autres encore.

Autre situation : Pour un entretien d’embauche, Aude mentionne sa capacité à ne jamais faire de fautes de grammaire et d’orthographe. Là encore, l’éducation à joué son rôle. Non plus dans le domaine moral, mais cette-fois-ci dans le domaine académique. Ici, si l’école et l’université ont joué un rôle prépondérant dans l’éducation classée comme « apprentissage », les parents, les dictionnaires en ligne, les éditeurs de livres qu’elle a lu ont, eux aussi, eu leur importance dans le développement de cette compétence.

Quand Aude était encore petite, ses proches lui ont offert à Noël des jouets pour petite fille. Elle se souvient encore de ce kit pour infirmière, version miniature, de sa poupée à qui elle se devait de rendre soin, ou de sa mini cuisine aménagée. Les marques de jouets l’ont catégorisé dans la case « petite fille ». Une case qui l’a différenciée du sexe opposé avec lequel elle ne remarquait pas de différence flagrante auparavant. Les marques l’ont conduit à explorer l’univers dans lequel on l’a classée, reproduisant les gestes stéréotypés de maman. Cette fonction de l’éducation, qui peut s’avérer sexiste existe pourtant, et les marques de jouet en sont les premières actrices. Elles possèdent alors une mission d’ordre sociétal, plaçant l’enfant dans une catégorie et le dirigeant vers son rôle futur dans la société. Une vision rétrograde, qui tend néanmoins à disparaître.

Grâce à ses capacités grammaticales, Aude a été embauché et participe aujourd’hui à un séminaire. A l’inverse d’une de ses voisines, elle a coupé la sonnerie de son téléphone et ne parle pas à voix haute. Là aussi, l’éducation dans le sens « formation comportementale » a eu ses effets. Les nombreux cours prodigués par des enseignants à l’école, les remontrances de ses parents, les punitions de ses professeurs, l’ont éduquée. Elle a ainsi appris à respecter les codes de la société, et à adapter son comportement en fonction des situations.

L’éducation est donc une notion large, complexe à délimiter. Selon les définitions, elle peut prendre en compte plusieurs éléments. Ici, nous avons choisi de l’élargir à l’apprentissage global, physique, psychique et intellectuel. Car étymologiquement parlant, il ne faut pas oublier que l’éducation signifie « guide hors de », soit aider au développement, former à quelque chose.

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