jeudi 15 décembre 2011

Second Life, cause ou effet d'un mal-être ?

"Ma mère s'inquiète plus de payer sa maison sur Second Life que dans la Real Life"
"Mon mari passe 15h par jour a chercher du "Cyber Sexe" sur Second Life"
"Ma femme s'est fait virée car elle était trop fatiguée à force de jouer à SL toute la nuit".

Voici le type de message qui fleurissent de plus en plus sur les forums et plateformes web. Help ! A en croire ces gens, On en deviendrait accro, à Second Life, et on y perdrait tout.

C'est une première logique, acceptable. Mais on peut aussi inverser le raisonnement : Rien ne va dans ma vie, je m'adonne éperdument à Second Life.

Tel est le débat que nous allons essayer d'éclaircir.




Comme tout jeu, Second Life peut provoquer une addiction. Et comme toute addiction, on peut se demander si celle ci est la cause ou le l'effet d'un mal-être.
Et l'avis peut être partagé.

Tout d'abord, jouer à Second Life peut être l'effet d'un mal-être. Prenons l'exemple d'un jeune adulte, de 25 ans, Jean, qui passe environ une heure de son temps sur facebook. Il a un emploi stage. une petite amie avec qui il ne vit pas encore et des amis qu'ils voit de moins en moins. Parmi eux, David, un geek, qui vient d'être embauché en CDD en tant que "Développeur" pour Second Life, au siège social, à Suresnes. Le temps est venu pour eux de boire un verre. C'est normal, après 2 ans sans se voir. Après avoir parlé de son boulot et de sa petite amie, Jean laisse la parole à David. A son tour, il lui expose son métier, O combien il s'y plaît et son aberration devant tout ses "addicts" à ce jeu, que Jean ne connaissait pas 1heure auparavant. Fin de leur rencontre, Jean rentre chez lui et à une soirée à tuer. Il s'ennuie. Et en plus, il pleut, donc aucune motivation pour aller chez sa petite amie. Il repense à David. Ce jeu. Et si il allait voir à quoi il ressemblait ? C'est parti, il est 21h, en 2 click, Jean est inscrit. Il y passera la nuit. Puis la nuit suivante. Il prétextera à sa copine trop de travail pour éviter d'aller la voir et à son travail une mononucléose pour pouvoir sécher un toute légalité. En 3 mois, Jean se retrouvera célibataire et sans emploi dans sa Real Life. Par contre, dans son monde Virtuel, il s'appelle John, gagne des millions en bourse, est marié à une tenniswomen ultra-célèbre et tape des rails de coke dans la boîte la plus branché de son nouvel univers.
Dans ce cas (imaginaire, on en convient) tout allait bien pour Jean. Second Life a été l'effet de son mal-être.

Prenons l'autre côté de la médaille, et Bruno, 41 ans, marié et deux enfants. Bruno s'ennuie dans sa vie. Il est commercial pour une marque de vêtements grand public, rentre à 21h et ne touche plus sa femme depuis 7 mois et 4 jours. D'ailleurs, il ne l'aime plus depuis 1 an, 3 mois et 8 jours. Mais pour ne pas mettre en péril le bien être de leurs enfants, Bruno ne demande pas le divorce. C'est alors qu'il entend parler de Second Life, un jeu virtuel, ou l'ont prend l'apparence de quelqu'un d'autre et où il est possible de réaliser tout ses fantasmes, au risque d'une addiction. Mais lui, l'addiction, il ne connaît pas. Quelques verres entre amis, pas plus, et plus une cigarette depuis son mariage.  Alors ce n'est pas son écran qui va le contaminer. Il s'inscrit et choisi un avatar qui lui ressemble. Avec moins de rides, les yeux plus bleus et les abdos mieux conçus. Construire, une maison, trouver un travail.... Des missions qui sont loin de celles promises sur son article. Bruno passe à peine 30 minutes sur SL par jour. Jusqu'au jour où "Pamela", une blonde sulfureuse de 27 ans vient le rencontrer pour lui demander d'aller boire un verre. Et plus si affinités. C'est comme ça que Bruno eut sa première expérience "cyber-sexuelle". Son temps de jeu est monté en croissance exponentielle, aussi exponentielle que son détachement à sa femme et à son travail. Peu importe, il a trouvé sur son écran d'ordinateur la vie dont il avait toujours rêvé. A quoi bon continuer à se forcer dans la vraie vie. Si compliquée.
Ici, Second Life a été la conséquence d'un mal-être déjà présent chez notre protagoniste (imaginaire, on en convient).

Au final, pas de conclusion. Second Life rend addict ou donne à un malheureux un bonheur illusoire qui pale la lassitude de sa pauvre vie. Rien de bon.

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