mercredi 14 décembre 2011

Peut-on parler de “bonheur normé” ?



Sur quels critères peut-on se fonder pour prétendre au bonheur ?
Doit-on parler de “bonheur normé” ? Le bonheur ressemblerait-il non pas à “Métro-boulot-dodo” mais à “Famille-amis-boulot” ? Il a été possible de définir un certain nombre de critères non exhaustifs pour qualifier le bonheur.

Se réaliser en tant que famille : trouver un partenaire, se mettre en ménage, se marier, avoir des enfants… contribuent au bien-être humain. L’être humain n’est pas fait pour vivre seul, et la solitude est un réel fléau. Il a des besoins physiologiques à combler, comme celui de se reproduire.

Être en bonne santé contribue-t-il à être heureux ? Cela évite en tout cas un stress évident. Cependant, de nombreux reportages ont rapporté que des personnes atteintes du SIDA par exemple ne se laissaient pas abattre par leur triste sort. Découvrir qu’ils étaient malades a en fait été une révélation et leur a donné une nouvelle perception de la vie. Ils ont alors réalisé qu’il fallait profiter des moments passés avec les siens.

L’équilibre, le bien-être mental, l’épanouissement personnel… Tous ces facteurs entrent en ligne de compte. “Bien dans son corps, bien dans sa tête”, tel est le credo d’une vie heureuse. Mal-être, stress, manque de confiance en soi… nuisent au bonheur.

En plus de la famille, les relations sociales sont très importantes. Avoir des amis, ne pas rester seul, contribuent au développement personnel.

L’argent et le travail. Doit-on croire l’adage qui dit que l’argent ne fait pas le bonheur ? Ou bien celui qui dit qu’il y contribue fortement ? Nous dirons simplement qu’avoir un travail épanouissant, stimulant et dénué de stress contribue fortement à être heureux. Certains se contenteront d’une rémunération raisonnable quand d’autres aspireront au luxe, il existe des bonheurs différents qui dépendent de la personnalité de chacun.



D’après ce graphique, nous pouvons observer qu’une augmentation du revenu national brut par habitant ne conduit pas forcément à une augmentation de la part des personnes se déclarant très satisfaites ou plutôt satisfaites de leur vie. Cela s’avère d’autant plus vrai à partir de 1991 : alors que le revenu national brut par habitant est en croissance constante, la courbe de la part des personnes se déclarant très satisfaites ou plutôt satisfaites de leur vie est, quant à elle, rythmée par des pics et des chutes.

Selon une étude de l’INSEE, plus d’un Français sur quatre déclare que le travail est une composante importante du bonheur. A la question “Qu’est-ce qui est le plus important pour vous pour être heureux ?”, 27% des individus interrogés citent le travail. Ce sont les catégories dont les conditions de travail sont les plus pénibles, les rémunérations les plus faibles et les risques de chômage les plus forts qui font du travail l’une des conditions essentielles du bonheur.

Se réaliser par les loisirs et les vacances : ces deux composantes sont indispensables au bien être mental et professionnel. Selon une étude publiée dans la revue Applied Research in Quality of Life,  il y a une augmentation significative du bonheur après les vacances. Cette augmentation était particulièrement notable dans les deux premières semaines du retour. Mais ce bonheur est éphémère. Dès le retour au travail, la routine s’installe à nouveau et cette augmentation a complètement disparu au bout de 8 semaines.
Lorsqu’une personne passe du temps à faire des activités agréables, elle tisse de meilleures relations sociales, en favorisant un réseau plus fort et plus diversifié, un sentiment de plus grande satisfaction, un plus grand engagement dans la vie et des niveaux plus bas de dépression.

Accéder à un pouvoir d’achat en hausse : alors que la course à la présidentielle 2012 est lancée, le bonheur des Français est plus que jamais au centre des débats. Les facteurs clés qui le conditionnent sont le pouvoir d’achat, la santé et le temps libre. Dans le contexte actuel, pour avoir la vie dont ils rêvent, les Français aspirent surtout à voir leur pouvoir d’achat augmenter.
Selon un sondage CSA - Le Parisien - Aujourd'hui en France, 51 % des personnes interrogées ont placé la question sensible du pouvoir d’achat en tête des problèmes qui les touchent le plus au quotidien.

Une bonne qualité de vie, un aspect essentiel au bonheur. Les Français s’orienteraient sur deux principaux critères pour y accéder : le sport et la gastronomie.
L’activité physique, quelle qu’elle soit et quel que soit le niveau, apporte des bienfaits non négligeables comme santé, bien-être, relations amicales. Elle détend et libère des endorphines qui permettent de lutter contre une vie stressante et favorise la bonne humeur.

L’autre aspect d’une bonne qualité de vie est la gastronomie. Aujourd’hui, la cuisine est un aspect essentiel pour le bonheur des Français. L'Unesco a même déclaré que le “repas gastronomique des Français” est  patrimoine immatériel de l'humanité. De nombreux sociologues s’intéressent à l’influence de la gastronomie dans le bonheur des Français. Dans un monde sans repères où tout va toujours plus vite, le retour à l'acte simple de cuisiner serait-il la clé du bonheur ? Cuisiner serait une manière de se retrouver soi-même, une manière de quitter le monde virtuel et de retrouver la matérialité.

Le don de soi : être plutôt qu’avoir. Le bonheur constitue une valeur centrale dans une société hypermoderne où les besoins de base du plus grand nombre sont désormais largement couverts et où l’épanouissement et la réalisation personnelle figurent aux premiers rangs des aspirations individuelles. Celles-ci englobent l’altruisme qui peut être défini comme “un état mental désirant le bien-être d’autrui”. Les Français s’orientent davantage sur des actes qui ne sont pas motivés par le désir d’en retirer des avantages personnels, à court ou à long terme, ni par l’envie d’être loué ou de recevoir des marques de gratitude, ou par la crainte d’être critiqué si l’on s’abstient de venir au secours de l’autre.

Le contexte politique. Vivre dans une démocratie ou non est un aspect essentiel à l’accession au bonheur. Certes, il ne faut pas en faire une généralité mais l’aspect “liberté” d’un peuple influence beaucoup celui du bonheur.
Dans un autre esprit, il y a l’insécurité économique à laquelle un marché du travail très flexible soumet les individus. Apparaît alors l’augmentation du taux de chômage qui comporte un impact négatif sur le sentiment de bonheur beaucoup plus marqué qu’une augmentation du taux de l’inflation. Le critère du sentiment de bonheur est donc susceptible de conduire à des choix politiques sensiblement différents de ceux associés au critère de la maximisation du pouvoir d’achat.

L’âge ? Peut-on dire que le critère de l’âge a une influence sur notre capacité à être heureux ? D’après de nombreuses études, il y a clairement un lien.
Selon une étude Eurobaromètres réalisée entre 1975 et 2000 en France, un individu est le plus heureux au cours de sa vie aux alentours de ses 70 ans, et sera à l’inverse le moins heureux entre 45 et 50 ans. La forme de la courbe dément a priori que le bonheur soit essentiellement une affaire de revenus, puisque ceux-ci sont à leur maximum, en moyenne, vers 45 ans.





American Beauty :
Lester Burnhamm a tout pour être heureux mais ce n’est qu’une façade. Une maison, une famille, un travail. Sauf que lui ne se sent pas heureux et décide alors de marquer un tournant dans sa vie et de la vivre pleinement telle qu’il l’aurait souhaitée.
Le bonheur normé n’existe pas… Chacun le vit à sa façon. A travers ce film, nous pouvons voir que ces choses ne sont pas nécessairement la clé du bonheur, qui peut être trouvé dans de petits riens.


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