L’imaginaire ainsi que ses composés, les mythes, légendes, fictions, utopies ont longtemps été associés au règne du futile, de la tromperie, des élucubrations. L'imaginaire longtemps a été rejeté pour laisser place à la raison. Cette mauvaise réputation de l'imaginaire est due au rejet de l'image qui s'oppose à la tangibilité de l'écrit. Souvent, le chemin d’accès à la vérité a été associé à celui qui part de l’expérience des faits et des certitudes de la logique. L’imagination sera donc très vite suspectée d’être facteur d’erreur et de fausseté.
Cependant, il y a eu des mouvements historiques et intellectuels fondés sur l’imaginaire : la période gothique, le romantisme, le surréalisme.
Beaucoup d’historiens et sociologues ont valorisé l'imagination dans la production et le développement de l'histoire humaine.
De nos jours, une grande partie des mythes prennent vie grâce aux nouvelles technologies.
Le mythe de Babel dans sa recherche de langages et bibliothèques universels prend tout son sens avec l’avènement des moteurs de recherches et les sites ou le portail de recherche Wikipédia. Le mythe de Gygès, « voir sans être vu » , quand à lui, trouvera son écho dans la technologie aérospatiale avec la mise au point des drones, avions utilisés pour la reconnaissance ne nécessitant pas de pilote à bord.
Une des premières caractéristiques de l'imaginaire est son ambivalence. Ainsi, dans le domaine des nouvelles technologies, l'idée d'une communication totale s'oppose à celle de la solitude engendrée par l'usage des nouvelles technologies. On peut nommer ceci par le couple miracle/frayeur.
Par exemple : Le pouvoir : soit les TIC apportent la liberté, la libération des contraintes domestiques et produisent de l’autonomie individuelle et collective (le robot) soit les TIC aliènent et asservissent l’homme à la machine.
Le savoir : soit les TIC apportent de « l’intelligence collective » soit, à l’opposé, elles abêtissent.
La mémoire : soit les TIC numériques « mémorisent tout » et permettent de rester connectés, soit les ordinateurs peuvent défaillir et entraîner la perte de la « mémoire ».
Différents fantasmes et peurs sont développés autour des nouvelles technologies, notamment au niveau des idées d'égalité et de partage opposées à celles d'élite privilégiée et de course au profit et à la performance.
Les nouvelles technologies sont perçues comme ce qui libère des contraintes et peut changer la vie mais également comme ce qui risque de dominer l'homme ou de permettre qu'on le manipule, en le surveillant ou en uniformisant sa pensée. Les nouvelles technologies auraient le pouvoir de faire le bien ou le mal de l'humanité, selon les points de vue.
Si l’on considère que l'imaginaire a un rôle dans le développement de l'innovation car les choix techniques et l'innovation sont dictés par nos valeurs et notre imaginaire, les utopies, font donc partie du processus de développement d'une innovation technique.
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